Après un super bon mois d'octobre en Mongolie (quoique un peu froid par moment), nous nous sommes dirigés vers la Chine. Et le changement fut grave! De la vaste campagne de la Mongolie, nous sommes passés au pays le plus peuplé du monde! On ne se rend pas compte du nombre d’habitants quand on en parle chez nous… Généralement, les gens disent qu’il y a un milliard d’habitants en Chine, mais en réalité il y a 1 milliard et 300 millions d’habitants. Ces 300 millions personnes qu'on oublie on arrondissant équivalent la population des Etats-Unis ou l’ensemble des grands pays en Europe de l’ouest. Notre première destination, Datong, ville qui compte 1,5 millions d'habitants, n'est même pas considérée comme grande par les chinois !

 

Au départ de la Mongolie, nous avions décidé de ne pas prendre l'avion ni le Transmongolian. Nous sommes donc montés sur le train « local » vers 17h et descendus le lendemain à 7h. Un peu fatigues (surtout John) puisque nous avions décidé de prendre des billets pour une couchette en wagon commun. Chose qui en soi aura pu très bien se passer mais malheureusement nous étions sur le couloir juste à la porte d’entrée de notre wagon et John a fini par être la balustrade pour les passagers qui allaient aux toilettes et s'appuyaient sur lui toute la nuit ! En descendant du train, nous nous sommes pressés un peu pour trouver un bus qui allait nous ramener en Chine. Nous n'étions pas les seuls et nous sommes fait bousculer par les autres passagers qui essayaient de nous doubler à mort, tout pour se trouver dans le même bus à la fin !

 

En approchant la frontière (toujours dans le bus), il y avait un peu d'attente et on observait tout le monde s'agiter, sortir pour fumer une cigarette, changer des Turiks pour des Yuans, acheter des raviolis à travers la fenêtre... Qu'est-ce qu'on devrait faire? Il nous restait quelques Turiks et nous avons décidé d'opter pour les raviolis, pensant que ça sera plus malin de dépenser nos derniers sous avant de passer la frontière et puis de retirer des Yuans de l’autre côté.

Les raviolis mongols furent délicieux !

 

Arrivés à la frontière côté mongole, tout le monde est descendu du bus et a pris ses bagages et nous avons suivi les autres passagers. En entrant dans le bâtiment, avant de passer au guichet, on voit tout le monde payer quelque chose en Turiks... apparemment une taxe pour l'autoroute ! On n'avait plus de Turiks, mais quatre billets d'1$ dont on a laissé deux. On passe donc au guichet, rend notre ticket pour la taxe, sort, et remonte sur le bus. 200m plus loin, on redescend avec nos sacs-à-dos pour faire le contrôle côté chinoise. Et qu'est-ce qu'on nous demande ? De payer une autre taxe ou c'est qu'on peut imaginer qu'ils essayent de nous faire comprendre... En Yuan évidemment ! On laisse alors les deux autres Dollars.

 

Après toute cette confusion, nous arrivons à Erdeen pour reprendre un bus en direction de Datong. Manque de bol, on a raté le bus direct et nous partons vers une autre ville chinoise où on changera une dernière fois. Finalement, nous sommes contents que tout se soit bien enchainé. En plus, on fait connaissance d'un jeune homme très sympa qui parle à peine anglais mais qui communique avec nous via son portable et un site de traduction (chose qui s'avéra fortement pratique pendant tout notre séjour en Chine !). C'est lors de ce rencontre qu'on se rend compte que nous n'avons pas bien enregistré l'adresse de l'hostel où on veut rester. On décide alors d'aller d'abord dans un café internet pour trouver l’adresse exacte mais ce n’est pas si simple. Le jeune homme nous explique qu’il faut une carte spécifique pour s’identifier et pouvoir utiliser l’internet, et il se propose de nous accompagner.

 

En sortant du bus, il y a une dizaine de chauffeurs qui se jettent sur nous mais nous laissons notre nouvel ami se charger de trouver un taxi. Dans la voiture, il discute avec le chauffeur et ils proposent de nous ramener en centre-ville pour nous déposer dans un café internet. On leur dit qu’on pense qu’il suffit de nous ramener à la gare qui est moins loin et dont on sait qu’il y a un café internet et même un autre hostel à côté. Le chauffeur ne semble pas content et on leur dit que c’est ok pour nous ramener tout simplement au café internet. C’est parti – pour nous déposer à peine 300m plus loin (!) – et le chauffeur demande la même somme qu’il avait demandé pour nous conduire en centre-ville. On se sent arnaqués et le lui fait comprendre. On sort de la voiture et le Monsieur crie « money, money ». On veut bien le payer mais on est dégoutés. Il commence à s’agiter et on a peur pour nos affaires qui sont toujours dans le coffre. On les prend en toute vitesse, lui paye et il est parti. Quel stress !

 

On entre dans le café internet et se connecte donc au nom du jeune homme chinois. Je veux sortir mon Kindle (ebook) pour des infos complémentaires mais je ne le trouve plus. La dernière fois que je l’avais, c’était sur mes genoux – dans le taxi ! Je panique et je cours au stand-taxi. Je regarde dans toutes les voitures et les chauffeurs qui s’y trouvent m’observent avec curiosité mais je ne trouve pas notre chauffeur… Enervée contre moi-même, je retourne au café internet. Je n’y crois pas, plus de Kindle ! Je me dis que plus jamais je veux être dans une telle situation où on est plus maitre de ce que se passe. Je rumine ce que vient de se passer…

 

Entrée au café internet, on essaie de rester calmes. On a récupéré l’adresse du hostel et se prépare à partir. Soudainement, un Monsieur dont on reconnait le visage entre. Le chauffeur ! Il est revenu pour nous rendre le Kindle - quel soulagement !

 

Accompagnés maintenant de deux jeunes hommes (celui du bus et un autre qui s’avère d’être un jeune policier et qui nous propose de nous ramener au hostel), nous débarquons en centre-ville pour loger notre première nuit au 22eme étage d’une grande tour avec une vue impressionnante sur la ville. Je pense que nous avons bien mérité le confort cette nuit-là J

 

 

Nos étapes

 

A Datong, nous avons découvert comment les Chinois démolissent des vieux quartiers pour reconstruire des nouveaux bâtiments qui semblent anciens à première vue mais qui réellement créent une atmosphère artificielle. Peut-être dans cinquante ans, ça sera diffèrent...

 

Ensuite, nous avons passé trois jours à Pingyao que nous a bien plu, quoique un peu touristique. C’est une ancienne ville de 500.000 habitants qui est très jolie avec ces vieux bâtiments à deux étages maximum et plusieurs cours.

 

De là, nous sommes partis deux jours à la montagne dans un tout petit village et cela fut notre meilleure expérience en Chine. Nous avons dormi dans une grotte dans un village troglodyte et étions accueillis par une très bonne cuisinière. En même temps que nous y étions, il y avait une dizaine d'étudiants d'art avec leur prof qui faisaient des peintures traditionnelles chinoises de paysages et nous avons partagé des bons moments avec eux.

 

Après ce séjour reposant, nous avons rejoints nos amis de Mongolie Kolja (néerlandaise) et Manu (espagnol) à Xi'an (ville chinoise de taille moyenne - 4 millions habitants). Ils étaient arrivés la veille et nous ont fait un sacre programme, dont la visite de l'armée en terre cuite et un tour en vélo sur l'ancien muraille de la ville.

 

Nous avons voulu refaire une expérience dans un petit village mais cela fut moins drôle. Les paysages étaient très beaux mais on était très dégoûtés de devoir payer très cher pour entrer dans "parc national" où il y avait ordures partout!! En plus, en arrivant en haut à l'entrée d'une grotte, ils ont voulu nous faire payer encore mais nous avions ralle bol (comment ça s'écrit?!) et nous sommes dirigés dans l'autre sens!

 

Avant d’arriver à la capitale, nous sommes restés deux jours à Kaifeng, petite ville d'environ 500 milles habitants et qui était important il y a environ 1000 ans (ancienne capitale à l'époque).

 

Nous avons passés six jours à Pékin mais je pense les photos vont parler pour elles-mêmes.

 

Pour finir, je voulais juste dire que les Chinois sont extrêmement gentils et très patients, et ils n'ont pas de tout l'habitude de voir des gens occidentaux. Souvent on se fait prendre en photo avec eux ! Nous avons appris qu’il y a uniquement 400.000 étrangers demeurant en Chine, dont 200.000 asiatiques… Et puis la langue - impossible de communiquer ! Très peu de gens parlent anglais et c'est souvent la galère de se faire comprendre, même pour des choses très simples.

Nous avons essayé d'acheter un petit ordinateur mais ils n'ont pas compris qu'on voulait l'acheter et voir la boite, ou l'allumer (la batterie était sortie) pour avoir plus d'informations. Evidemment, il y a des choses moins sympas, comme les entrées exorbitantes ou le fait qu'ils crachent partout… Mais globalement nous avons bien aimé notre séjour en Chine et nous ne regrettons pas de tout de s’y est rendu !